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Un faux-monnayeur en herbe

 

 

Il s’est hissé sur la pointe des pieds. Les bonbons sont tout près. Derrière la devanture cependant. Colorés, de toutes les formes. Il a envie de tous les goûter.

Il les dévore des yeux.

Une dame entre. Le marchand plonge sa pelle dans les bocaux que la femme désigne du doigt. Il remplit un sac.

Jean salive.

La dame dépose des petits objets argentés sur le comptoir. L’homme lui tend le sac.

Un feu d’artifice étincelle dans la tête de Jean. Il se précipite à la ferme. C’est tout à côté. Il connaît le chemin par cœur. Il vient tous les jours, plusieurs fois par jour même. Sa mère est très occupée.

Jean trouve dans la cuisine un joli papier argenté.

Sous le cerisier, il y a de petits objets ronds que les pies ont laissés. Il en prend une poignée et enveloppe soigneusement chacun d’un petit bout de papier brillant. Il en a plein. Il serre consciencieusement son butin dans sa petite paume.

Il entre dans la boutique, monte haut sur ses orteils, dépose les jolis sésames sur le comptoir et articule de toutes les forces de son jeune apprentissage : « bonbons ! »

L’homme regarde la tête de l’enfant. Tous ses traits sont illuminés par l’attente. Ses yeux sont pleins d’espoir. L’homme revoit son premier Noël.

Son regard se brouille.

 

L’enfant ressort, un gros paquet multicolore contre son ventre.

L’homme le retient et lui glisse quelques pièces dans sa main :

« Ta monnaie, mon p’tit gars ! » …

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